Transplantation Noyers et Caryers

[Jps]

Bonjour,

Plusieurs sources indiquent qu'il faut transplanter les jeunes noyers et surtout les caryers très jeunes, sous peine de les voir dépérir et presque mourir après la transplantation... J'avais prévu garder les miens (noyers noirs et Buartnut, caryers amers) deux ans en pépinière (ils ont un an présentement). Mais je doute : devrais-je les transplanter dès ce printemps, quitte à ce qu'ils soient très petits et plus vulnérables à la compétition, ou pourrais-je respecter mon plan et les transplanter à deux ans? Y en a-t-il qui ont déjà transplanter ces espèces à deux ans ou plus?

[palustris]

la raison est que ces arbres font une racine pivot très profonde et que plus on attend plus on risque de la briser en transplantant .

[hendy]

Après 2 ans le pivot(racine principale) atteint facilement 4 à 5 fois la longeur de la tige..et on le casse souvent. La croissance est souvent retardé de 3-4 ans.

[Jps]

4-5 fois!!! Je pensais jamais que ça pouvait être autant. Les noyers ont déjà une quarantaine de cm... Alors tout ce beau monde déménagera au printemps. Merci à vous deux!

[Viger]

C'est vrai que le système radiculaire est problématique pour ces essences. Pour ma part, je plante des semis d'au moins 2 ans. J'atténue le problème de la grosse racine pivotante par une taille et un repiquage après la première année de culture. Le cernage des racines constitue une autre technique pour contrôler les racines. Je préfère ces deux approches pour favoriser un plant plus gros au reboisement afin qu'il puisse soutenir un grillage en guise de protection contre les rongeurs. Pour compenser le choc de transplantation au reboisement, j'applique dans la fente une dose d'engrais à dégagement progressif et j'applique un paillis de carton (récupération des boîtes de céréales!). Ce sont des essences exigentes en ce qui concerne le niveau de fertilité et ce critère doit être respecté pour obtenir une croissance vigoureuse.

[hickorie]

C'est vrai que le système radiculaire est problématique pour ces essences. Pour ma part, je plante des semis d'au moins 2 ans. J'atténue le problème de la grosse racine pivotante par une taille et un repiquage après la première année de culture. Le cernage des racines constitue une autre technique pour contrôler les racines. Je préfère ces deux approches pour favoriser un plant plus gros au reboisement afin qu'il puisse soutenir un grillage en guise de protection contre les rongeurs. Pour compenser le choc de transplantation au reboisement, j'applique dans la fente une dose d'engrais à dégagement progressif et j'applique un paillis de carton (récupération des boîtes de céréales!). Ce sont des essences exigentes en ce qui concerne le niveau de fertilité et ce critère doit être respecté pour obtenir une croissance vigoureuse.

Réponse de pro!

[Jps]

"Réponse de pro!!"
Héhé C'est en plein ce que je me disais! MercI Viger!

[Viger]

"réponse de pro" c'est très flatteur! Mais je dois vous dire qu'il y a plein de réponses de pro dans ce forum...

[Alain_B]

Bonjour,

Je réponds un peu tard au sujet, mais je viens juste de trouver ce forum en cherchant une réponse concernant les arbres à racines pivotantes...

Concernant les caryers, j'ai lu dans un ancien manuel de foresterie que des caryers de 30 cm pouvaient avoir un pivot d'un mètre !!! On comprend alors que la transplantation est délicate... l'auteur de ce manuel préconisait, dans le cas où on ne pouvait faire autrement que de couper cette racine pivotante, de le faire au minimum à 60 cm...

Bon, nouveau sur ce forum, je vais tout de même me présenter.....

Je suis français, habitant en France, dans la région du Limousin et suis propriétaire forestier sur un domaine d'une quarantaine d'hectares...

J'ai 50 ans et depuis plus de 25 ans, je passe beaucoup de temps à entretenir cette forêt.... et à réaliser mes semis (actuellement 3000 douglas en godets, 240 liquidambar, 180 cyprès chauves)

Parmi les essences présentes dans ma région, il y a : le hêtre, le chêne rouvre, le chêne pédonculé, le châtaignier qui sont des essences bien implantées localement...

Ensuite, il y a les essences de culture : pins de douglas, épicéas communs, abies grandis pour les résineux et merisiers et frênes pour les feuillus...

Depuis quelques années, je tente la culture d'arbres exotiques et particulièrement des arbres originaires d’Amérique du nord...

J'ai tenté le noyer noir avec peu de résultat malgré une bonne tolérance du sol. Le problème rencontré réside au fait que nous sommes situés dans une régions où les gelées tardives sont fréquentes et les vents parfois assez forts, ce qui n'est pas l'idéal pour le Juglans Nigra.

En 2008, j'ai réalisé une petite parcelle de Copalmes (liquidambar styraciflua ) avec une bonne réussite (les chevreuils adorent aussi !!!)

Cette année, je vais tenté d'implanter deux variétés de caryers (Carya Ovata et Carya Laciniosa).. Pour l'instant, ils sortent à peine de terre....

Je me suis inscrit sur ce forum car je pense que j'aurais besoin de conseils pour mes semis... et pour la culture de certains arbres de chez vous ....

A bientôt....

[hickorie]

Bonjour Alain,

bienvenue ici! Ce sera un plaisir d'échanger avec un cousin! C'est bien d'avoir un endroit, sur le web, qui rassemble des passionnés de plantes, d'arbres, de forêts et de nature de partout à travers le monde! Ça me rend bien fier!

[palustris]

bienvenu sur ce forum Alain B

[palustris]

As-tu déja fait des essais avec le bouleau jaune, Betula alleganiensis , Au Québec on l'appelle merisier et son bois est très utilise
pour la fabrication de meuble de plancher etc.

[Alain_B]

Bonjour Palustris...

Non, je n'ai pas essayé le bouleau jaune...

Les variétés de bouleaux sont nombreuses, ici, le plus répandu est le bouleau blanc (betula pendula alba )...

Je suppose que le bouleau jaune aime les sols frais comme tous les bouleaux... J'ai quelques parcelles où poussent des aulnes glutineux... peut-être que le bouleau jaune aimerait ce type de sol ...

Cette variété est-elle aussi prompte à coloniser les terrains abandonnés que le bouleau blanc ?

[hickorie]

Salut Alain,

voici la partie du site web qui traite du bouleau jaune (betula alleghaniensis), sous l'onglet Sols et habitats.

C’est un arbre qui possède dans la plupart des cas des racines latérales, qui peuvent toutefois pénétrer jusqu’à 1,5 m lorsque le sol le lui permet. Un peu comme le frêne blanc, il occupe les vallées, les mi-pentes ainsi que les bas de pente. Il peut aussi occuper les dépressions et dans bien des cas, c’est un arbre qui aime lorsque les lieux sont quelque peu humides (sans l’être trop cependant). On peut donc dire que les sols allant de frais à très humide lui conviennent bien. Par contre, le drainage du site doit être de bon à imparfait. Lorsque le site est mal drainé, il ne s’y développera pas. Il n’aime pas les sols composés majoritairement d’argile et préfère croître dans les sols composés majoritairement de loam, ou encore à la limite les sols limoneux-sableux. En plus de ces conditions, le bouleau jaune pour bien se développer doit être en présence d’un sol avec un pH allant de 3,5 à 7, mais cependant l’optimal sera plutôt de 5,5 à 6,5.

Cet arbre possède une tolérance à l’ombre intermédiaire, ce qui veut dire qu’il peut croître malgré le fait qu’il ne soit pas toujours en plein soleil. Il diffère ainsi des autres bouleaux en ce sens, car tous les autres bouleaux doivent croître en plein soleil, sinon, ils ne survivent pas. Aussi, les graines pour germer doivent se retrouver sur un sol minéral, car les fines racines des semis ne sont pas assez puissantes pour pénétrer la couche de feuilles mortes au sol. Ainsi, un sol remué est idéal pour la germination des semis de bouleau jaune. Il se peut aussi quelques fois que la graine germe directement sur une souche pourrie et que plus tard, après la décomposition complète de la souche, le bouleau jaune soit toujours là et persiste en ‘cathédrale’.

Le bouleau jaune peut se retrouver dans plusieurs types de peuplements. Il peut être le seul feuillu dans des peuplements résineux ou encore être un arbre compagne dans des peuplements feuillus. Il est possible de voir en compagnie d’érables à sucre, rouges, de frênes blancs, de tilleuls d’Amérique ou encore de hêtres à grandes feuilles. Dans les peuplements résineux, il peut se retrouver avec le sapin baumier alors que d’autres fois, on le retrouve avec la pruche de l’est. Il est également possible de le retrouver avec des épinettes rouges, blanches et quelques fois avec le pin blanc.

Le bouleau jaune commence à fructifier vers l’âge de 30 ans. Vers 40 ans, il atteindra son optimal alors que sa production diminuera dès l’âge de 70 ans environ. Ses graines étant très petites, elles peuvent être dispersées par le vent sur de bonnes distances.

Le bouleau jaune ne se prête vraiment pas bien aux plantations à découvert, car il ne poussera pas en hauteur et formera une ‘boule’ avec presque pas de fût, ce qui n’est absolument pas recherché lorsque l’on procède à une plantation. Par contre, une régénération de cette essence en forêt, via les bonnes techniques, permettra de le regénérer abondamment et plus tard, on pourra surveiller la compétition par les espèces non-désirées et on pourra également sélectionner par la suite des tiges d’avenir.

Etienne Ouellet, biologiste/ingénieur forestier

Références

Livres :

KERSHAW, LINDA, Trees of Ontario, Lone pine publishing, 2001, 240 p.
LAIRD FARRAR, JOHN, Les arbres du Canada, Éditions Fides, 1996, 502 p.
LUPIEN, PATRICK, Des feuillus nobles en Estrie et au centre-du-Québec, Association forestière des Cantons de l’est, 2006, 268 p.

Sites internet :

http://www.wildwnc.org/trees/
http://cfs.nrcan.gc.c

[hendy]

Bonjour Alain..
J' ai fait quelques voyages en France et le secteur de Limoges pourrait éventuellement me tenter.Est ce que tu greffes et dans quelle zone climatique se situe ton terrain..