Je crois que tu as raison de dire qu'il faut protéger les autres espèces, mais à mon avis un équilibre finit toujours par s'atteindre, et les espèces les plus appropriées finissent par s'établir durablement.
Évidemment, il s'agit là de l'opinion d'un profane, mais je regarde juste mon terrain, alors que je viens de découvrir un cèdre en excellente santé au tronc d'un diamètre devant dépasser 80-85 cm. (et il est très très haut) dans un marais, en plein dans son milieu, alors que les autres cèdres sont plus petits et moins en santé.
Ou un autre exemple : j'ai hérité d'une plantation d'épinettes qui ont été plantées vers la fin des années soixante-dix. La plupart ont moins d'un pied de diamètre, mais plusieurs dépassent ce diamètre et vont devenir de vrais géants (ils le sont déjà). Pourquoi ? Parce qu'ils sont situés à des endroits-clefs leur convenant parfaitement. Et moi, simple humain ne pouvait améliorer la nature, je vais couper les autres, mais laisser ceux-là, parce qu'ils semblent être au bon endroit.
De la même manière, ne serait-il pas possible que les endroits qui conviennent le mieux finissent par attirer les arbres qui s'y plaisent ? Tout est en mouvement, toujours... Peut-être que dans cent ans le Mont-Royal sera « envahi » par des pêchers, qui sait ?
Beaucoup de mots, en fait, pour dire que j'hésite toujours à considérer un arbre comme « envahisseur » et que je tente de travailler le plus possible avec la nature. Si l'érable de Norvège se plaît autant sur le Mont-Royal et qu'il déloge l'érable à sucre, et bien peut-être le climat, le sol, ou autre le permettent et que ce ne sera que transitoire vers autre chose... Qui sommes nous, simples humains, pour dicter ce qui doit pousser ou non dans cette forêt ?
À moins, bien sûr, qu'on désire faire de la forêt du Mont-Royal un parc aménagé avec essences choisies. Si c'est le cas, alors je suis tout à fait en accord avec toi.