C’est un arbre qui possède dans la plupart des cas des racines latérales, qui peuvent toutefois pénétrer jusqu’à 1,5 m lorsque le sol le lui permet. Un peu comme le frêne blanc, il occupe les vallées, les mi-pentes ainsi que les bas de pente. Il peut aussi occuper les dépressions et dans bien des cas, c’est un arbre qui aime lorsque les lieux sont quelque peu humides (sans l’être trop cependant). On peut donc dire que les sols allant de frais à très humide lui conviennent bien. Par contre, le drainage du site doit être de bon à imparfait. Lorsque le site est mal drainé, il ne s’y développera pas. Il n’aime pas les sols composés majoritairement d’argile et préfère croître dans les sols composés majoritairement de loam, ou encore à la limite les sols limoneux-sableux. En plus de ces conditions, le bouleau jaune pour bien se développer doit être en présence d’un sol avec un pH allant de 3,5 à 7, mais cependant l’optimal sera plutôt de 5,5 à 6,5.
Cet arbre possède une tolérance à l’ombre intermédiaire, ce qui veut dire qu’il peut croître malgré le fait qu’il ne soit pas toujours en plein soleil. Il diffère ainsi des autres bouleaux en ce sens, car tous les autres bouleaux doivent croître en plein soleil, sinon, ils ne survivent pas. Aussi, les graines pour germer doivent se retrouver sur un sol minéral, car les fines racines des semis ne sont pas assez puissantes pour pénétrer la couche de feuilles mortes au sol. Ainsi, un sol remué est idéal pour la germination des semis de bouleau jaune. Il se peut aussi quelques fois que la graine germe directement sur une souche pourrie et que plus tard, après la décomposition complète de la souche, le bouleau jaune soit toujours là et persiste en ‘cathédrale’.
Le bouleau jaune peut se retrouver dans plusieurs types de peuplements. Il peut être le seul feuillu dans des peuplements résineux ou encore être un arbre compagne dans des peuplements feuillus. Il est possible de voir en compagnie d’érables à sucre, rouges, de frênes blancs, de tilleuls d’Amérique ou encore de hêtres à grandes feuilles. Dans les peuplements résineux, il peut se retrouver avec le sapin baumier alors que d’autres fois, on le retrouve avec la pruche de l’est. Il est également possible de le retrouver avec des épinettes rouges, blanches et quelques fois avec le pin blanc.
Le bouleau jaune commence à fructifier vers l’âge de 30 ans. Vers 40 ans, il atteindra son optimal alors que sa production diminuera dès l’âge de 70 ans environ. Ses graines étant très petites, elles peuvent être dispersées par le vent sur de bonnes distances.
Le bouleau jaune ne se prête vraiment pas bien aux plantations à découvert, car il ne poussera pas en hauteur et formera une ‘boule’ avec presque pas de fût, ce qui n’est absolument pas recherché lorsque l’on procède à une plantation. Par contre, une régénération de cette essence en forêt, via les bonnes techniques, permettra de le regénérer abondamment et plus tard, on pourra surveiller la compétition par les espèces non-désirées et on pourra également sélectionner par la suite des tiges d’avenir.
Etienne Ouellet, biologiste/ingénieur forestier
Références
Livres :
KERSHAW, LINDA, Trees of Ontario, Lone pine publishing, 2001, 240 p.
LAIRD FARRAR, JOHN, Les arbres du Canada, Éditions Fides, 1996, 502 p.
LUPIEN, PATRICK, Des feuillus nobles en Estrie et au centre-du-Québec, Association forestière des Cantons de l’est, 2006, 268 p.
Sites internet :
http://www.wildwnc.org/trees/http://cfs.nrcan.gc.c