Peuplier à grandes dents
(Grand tremble, tremble jaune)
Cet arbre est semblable au peuplier faux-tremble, mais a une aire derépartition naturelle beaucoup moins répandue. Au Québec, il longe la rivière Des Outaouais d'ouest en est et suit le fleuve St-Laurent jusqu'au début de la péninsule gaspésienne, en passant par le Saguenay-Lac St-Jean.
Taille et port Arbre atteignant une vingtaine de mètres de hauteur, 30cm de diamètre et une soixantaine d'années. Tronc cylindrique et rectiligne avec une cime courte, ovale et quelque peu irrégulière.
Informations générales | |
Port : | Pyramidal, devenant ovale |
Croissance : | Rapide |
Grandeur moyenne : | 20 m |
Largeur moyenne : | 12 m |
Diamètre moyen : | 30 cm |
Espérance de vie : | 60 ans |
Région d'origine : | Canada et États-Unis |
Feuilles | |
Type : | Caduques, simples, alternes |
Caractéristiques : | Ovales, presque rondes et grossièrement dentées; elles s'agitent à la moindre brise |
Longueur : | 5 - 10 cm |
Couleur : | Vert argenté |
Couleur d'automne : | Jaunes |
Exposition | |
Ombre | Mi-ombre |
Soleil |
Fleurs | |
Saison : | Printemps |
Caractéristiques : | En chatons, généralement dioïque |
Couleur : | Verdâtres |
Période : | Floraison précoce, avant la feuillaison |
Type d'ombre produit | |
Léger | Moyen |
Fort |
Fruits | |
Type : | Chatons femelles mûrs |
Longueur : | 10 - 12cm (capsules mesurant 6 ou 7mm de longueur) |
Couleur : | Vert jaunâtre |
Saison : | Printemps |
Utilités paysagères et territoriales | |
Contrôle de l'érosion | Brise-vent |
Arbre de rue | Massif |
Écran | Isolé |
Haie |
Écorce | |
Apparence/jeune : | Lisse |
Apparence/vieille : | Cannelée avec la présence de losanges de 1cm de largeur |
Couleur/jeune : | Vert pâle à gris jaunâtre |
Couleur/vieille : | Gris foncé |
Tolérance(s) | |
Cerfs de Virginie | Sel de déglaçage |
Sécheresse | Compactage |
Inondation | Pollution |
Attraits | |
Écorce décorative | Attire les oiseaux |
Fleurs décoratives | Attire les petits animaux |
Feuilles décoratives | Sonorité du feuillage |
Fruits décoratifs | Vertus médicinales |
Zone de rusticité | |
1 | 2 (b) |
3 | 4 |
5 | 6 |
Indigène dans ces provinces et états : | |
Canada : NB, NE, ON, PE, QC USA : CT, DE, IA, IL, IN, MA, ME, MI, MN, NH, NJ, NY, OH, PA, RI, VT, WI, WV |
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Classification classique | |
Règne : | Plantae |
Sous-règne : | Tracheobionta |
Division : | Magnoliophyta |
Classe : | Magnoliopsida |
Sous-classe : | Dilleniidae |
Ordre : | Salicales |
Famille : | Salicaceae |
Genre : | Populus |
Espèce : | Populus grandidentata |
Le peuplier à grandes dents est un arbre pionnier qui pousse très vite et ce, surtout les 30 premières années. Cet arbre ressemble passablement au peuplier faux-tremble; ses seules différences notables étant la découpure de ses feuilles (d’où son nom de grandes dents) ainsi que son écorce plus foncée lorsqu’il est jeune ou plus cannelée avec l’âge. Il est également beaucoup moins distribué en Amérique du Nord. Au Québec, on ne retrouve presque plus le peuplier à grandes dents en Gaspésie (dans l’extrême sud seulement) et en Abitibi-Témiscamingue. Il croît par contre dans les vallées du Sagunenay Lac-St-Jean et c’est l’endroit le plus nordique où il est possible de le voir. Tout cela est un peu surprenant étant donné qu’il ressemble passablement au peuplier faux-tremble (et même baumier à la rigueur), lequel on retrouve presque jusqu’à la limite au nord (jusqu’au cinquante-deuxième parallèle).
Ce peuplier peut croître sur plusieurs types de sols, mais est tout de même reconnu comme étant moins adaptable à ce niveau que son acolyte, le peuplier faux-tremble. Il est plus abondant dans les sols sableux, loameux que tout autre sorte de sols. Par contre, on peut le retrouver en quelques exemplaires sur les sols argileux ou encore les sols minces (rocheux par exemple). Son optimum de croissance se situera dans les sols sableux relativement frais et humides qui sont bien drainés, mais dans lesquels le niveau de la nappe phréatique est somme toute assez près de la surface. Par contre, il détestera les sols mal drainés dans lesquels ses racines toucheront justement à la nappe phréatique.
Son enracinement se fait autant en surface qu’en profondeur. En effet, ses racines principales (qui originent du tronc) auront tendance à aller en profondeur afin de bien s’ancrer. Il possèdera également des racines qui se maintiendront en surface. Le système racinaire du peuplier à grandes dents est reconnu pour pénétrer plus en profondeur que celui du peuplier faux-tremble et être moins dense. Ainsi, il est aussi beaucoup moins vulnérable aux chablis.
Il peut former des peuplements relativement purs, lesquels sont bien souvent constitués à partir des racines d’un seul spécimen. En effet, des nouveaux individus (bien qu’ils aient le même matériel génétique que le plant-mère) peuvent se développer à partir d’un bourgeon adventif situé sur les racines du peuplier initial. Une chose est intéressante quant à ce phénomène et c’est le fait, que bien que cette espèce soit relativement peu longévive, il peut presque se reconstituer sans cesse et ce, toujours à partir des racines d’un plant-mère (il s’agit en fait du drageonnement). Les chercheurs ont même découvert des peupliers (faux-tremble cependant) qui depuis la déglaciation de voilà 12 000 ans environ, s’étaient multiplié ainsi sans cesse (ils doivent cependant être dans de bonnes conditions et avoir un apport de lumière important et constant à travers le temps). Dans la plupart des cas cependant, le peuplier est rattrapé par d’autres essences tolérantes à l’ombre et dès que ces peupliers se retrouvent à l’ombre, ils meurent.
Outre les peuplements purs, on peut retrouver ce peuplier en compagnie de l’autre peuplier; soit le faux-tremble ou encore le bouleau à papier, le bouleau gris, le saule, le cerisier (toute sorte), l’érable rouge, le sapin baumier, le pin blanc ou encore l’épinette. Il est également possible de le voir comme espèce compagne avec des arbres tolérants à l’ombre, mais plus souvent qu’autrement lorsque l’on verra de l’érable à sucre, du bouleau jaune ou encore du hêtre à grandes feuilles mature, le peuplier aura déjà disparu du peuplement (dans lesquels il pouvait être très abondant 60-80 ans plus tôt).
Etienne Ouellet, biologiste/ingénieur forestier
Références
Livres :
KERSHAW, LINDA, Trees of Ontario, Lone pine publishing, 2001, 240 p.
LAIRD FARRAR, JOHN, Les arbres du Canada, Éditions Fides, 1996, 502 p.
Sites internet :