Le châtaignier d'Amérique est indigène dans les sud de l'Ontario et dans les états de la côte est des États-Unis (sauf la Floride), ainsi que les états de l'Alabama du Mississippi, du Tennessee, du Kentucky, de l'Indiana, du Michigan de l'Ohio, de la Virginie de l'Ouest, de la Pennsylvanie, et du Vermont. La limite nord de l'aire de répartition naturelle de cet arbre s'arrête à la frontière du Québec et du Vermont.
Bois Le grain du bois de châtaignier d'Amérique est semblable à celui du chêne. Ce bois n'est définitivement plus disponible en quantité commerciale, mais autrefois, il l'était et il y avait une très forte demande pour lui. Il est brun rougeâtre, assez dur et fort, à droit fil et surtout très résistant à la carie. C'est aussi un bois qui est très poreux (comme le chêne) et ses cernes d'accroissement annuel sont très apparents. Le bois est facile à travailler (facile à scier, à fendre et à teindre) et il était très utilisé en raison de sa durabilité. On l'utilisait en ébénisterie; on en faisait aussi des poteaux de clôture et des travers de chemin de fer.
Taille et port Autrefois, cet arbre pouvait atteindre 35 mètres de hauteur, 1 m de diamètre (parfois plus) et avait une espérance de vie de 250 ans. Aujourd'hui, la plupart des arbres n'atteignent que 10 mètres de hauteur et environ 30 ans. Les arbres matures ont un tronc rectiligne, une cime arrondie, composée de quelques grosses branches ascendantes.
Remarques Au début du XXième siècle, le châtaignier d'Amérique était parmi les arbres les plus dominants dans les forêts feuillues de l'est del'Amérique du Nord. On estime qu'il devait y en avoir près de 4 milliards répartis dans l'est de l'Amérique du Nord. À certains endroits, surtout dans les hautes terres, cette essence pouvait constituer à elle seule 70% de toutes les espèces présentes dans une forêt. Mais, à partir de 1904, au Zoo de New York, on observa que certains châtaigniers d'Amérique commençaient à dépérir. Un pépiniériste New-Yorkais pourrait en être le responsable; on dit que ce dernier avait fait importer des plants de châtaigniers venant d'Asie, qui avaient en eux la maladie commune des châtaigniers (Endothia parasitica). Cette maladie mortelle était déjà présente en Asie et en Europe, mais pas en Amérique. Les plants du pépiniériste auraient été envoyés un peu partout aux États-Unis, contaminant ainsi nos châtaigniers d'Amérique. Ces derniers se trouvèrent alors confrontés avec un champignon qui leur était tout à fait inconnu et contre lequel ils n'avaient aucune défense. Résultat: 3,5 milliards de châtaigniers d'Amérique moururent. Aujourd'hui, l'espèce est en voie d'extinction au Canada et aux États-Unis et aucune méthode réellement efficace n'a été trouvée pour sauver cet arbre... Moins de 150 arbres matures sont dénombrés dans toute la province de l'Ontario, c'est dire comment l'espèce se trouve dans une position précaire.
Heureusement, Cet arbre a des racines hyper résistantes et plusieurs vieilles souches ont encore un système racinaire bien vigoureux. Grâce à cela, l'espèce peut survivre en faisant des rejets de souches qui réussissent souvent à fructifier quelques années, avant que la maladie ne les tue à nouveau. L'espèce ne pourra pas vivre éternellement comme cela, mais peut-être que c'est tout ce qu'il faut pour donner le temps aux chercheurs de trouver un moyen de la sauver. Seul le temps nous le dira...
Il n'y a pas seulement que les Nord-Américains pour qui le châtaignier d'Amérique représente une lourde perte, les oiseaux et les petits mammifères ont perdu une importante source de nourriture avec les châtaignes. Les autochtones se servaient aussi beaucoup de cet arbre. Le bois était utilisé pour diverses constructions, les châtaignes étaient consommées et l'écorce servait dans la fabrication de teinture brune. L'arbre aurait aussi de nombreuses vertus en médecine douce.
Il est aussi important de mentionner que cet arbre est pollinisé par les insectes et qu'il nécessite une pollinisation croisée, afin de fournir des fruits viables; l'arbre ne peut se polliniser lui-même. Cela ne l'aide pas dans sa régénération, car aujourd'hui les arbres sont très rares (encore plus ceux qui ont la capacité de fleurir) et vu qu'ils sont très éloignés les uns des autres, le pollen se perd dans la nature. Le châtaignier d'Amérique est en péril à cause de l'homme, c'est à ce dernier de faire en sorte que cet arbre se relève et reprenne sa place dans les forêts de l'est de l'Amérique du Nord. C'est dans cette optique que plusieurs associations pour la sauvegarde du châtaignier d'Amérique sont nées il y a quelques dizaines d'années.
Pour en savoir davantage sur cet arbre ou pour l'aider, on peut consulter le site internet du Conseil Canadien du Châtaignier (CCC), en cliquant ici!