Aralie épineuse
(Angélique épineuse)
Aire de répartition naturelle
L'aralie épineuse est surtout présente dans le sud-est des États-Unis, bien que l'on trouve certaines populations éparses dans le sud de l'état de New York et dans l'ouest de la Pennsylvanie. L'aire de répartition naturelle de l'espèce est surtout comprise entre le fleuve Mississippi et la rivière Ohio, jusqu'au littoral Atlantique. Cependant, l'aralie épineuse, tout comme l'aralie du Japon (aralia elata), a été plantée bien au-delà de son aire de répartition naturelle et se serait naturalisée en Nouvelle-Angleterre, dans le sud de l'Ontario, au Michigan, au Wisconsin, en Oregon, dans l'état de Washington et même dans l'ouest de l'Europe (USDA FS, 1992).
Histoire, anecdotes et informations pertinentes
D'aspect tropical, l'aralie épineuse possède d'énormes feuilles composées pouvant faire jusqu'à un mètre et demi de longeur. Les épines orangées, les grandes fleurs blanches et les nombreux petits fruits noirs sont autant d'éléments qui contribuent à rendre cet abrisseau très voyant en toute saison. D'ailleurs, l'aralie épineuse est souvent qualifiée de plante d'expositions, elle qui ne manque pas de captiver l'attention des passants. Elle aurait été rapportée de Virginie et plantée en Angleterre dès la fin du XVIIe siècle (Leistikow & Thüs, 2007).
On dit que les Iroquois avaient une grande admiration pour cette plante qu'ils considéraient à la fois rare et utile. Les femmes auraient aimé utiliser les fleurs à l'odeur citronnée, afin de décorer leur chevelure, alors que les fruits, eux, auraient fait partie de l'alimentation de bien des peuples autochtones. Pour ces raisons, il aurait été d'usage de transplanter de jeunes plants d'aralie épineuse à proximité des villages amérindiens (Wikipédia, 2018).
Les jeunes feuilles seraient comestibles, mais se doivent d'être récoltées avant que les épines ne deviennent fermes. Tout comme la laitue, le chou et l'épinard, les jeunes feuilles d'aralie épineuse peuvent être considérées comme des légumes-feuilles.
Le nom latin de l'espèce (aralia) est une latinisation du nom aralie que les Français lui ont donné au moment où ceux-ci couraient et exploraient l'Amérique du Nord au XVIIe et XVIIIe siècle (Missouri Botanical Garden, s.d.). L'épithète spécifique spinosa signifie « épineuse ».
Dimensions, port et longévité
Dans le sud des États-Unis, cette espèce se présente sous la forme d'un petit arbre pouvant atteindre jusqu'à dix mètres de hauteur. Dans le nord cependant, elle adopte davantage la forme d'un arbrisseau moyen dont la hauteur varie entre trois et six mètres. Elle aurait une espérance de vie d'une cinquantaine d'années (California Polytechnic State University, 2018). Les branches et les rameaux sont fortement épineux et prennent souvent l'aspect d'un buisson, composé de tiges à port rigide qui sont elles aussi munies d'épines coriaces. Les racines sont très drageonnantes, ce qui permet à l'espèce de former des fourrés dans lesquels il vaut mieux ne pas s'aventurer !
Bois
Étant donné que l'aralie épineuse n'atteint pas de très grandes dimensions, son bois n'a jamais vraiment été exploité. Il est tendre et cassant de surcroît (Leistikow & Thüs, 2007).
Vertus médicinales
L'écorce, les racines et les petits fruits faisaient partie de la pharmacopée des Amérindiens et des colons qui habitaient les terres sur lesquelles poussait l'aralie épineuse (USDA FS, 1992). En effet, ces différentes parties de la plante auraient été employées comme diurétique notamment. Par contre, on sait aujourd'hui qu'une trop grande consommation des ses petits fruits peut s'avérer toxique. De plus, la manipulation de ses racines peut causer des dermatites chez certaines personnes (Plants For A Future, 2012).
* Les références (sources) complètes se trouvent sous l'onglet Tableau descriptif, puis sous l'onglet Références, tout en-bas de la page.
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Arbo-Quebecium, (2018). Aralia spinosa : Aralie épineuse. [Ressource en ligne]. Repéré à : http://www.arboquebecium.com/fr/arbres-du-quebec/arbres-introduits/aralie-epineuse/ et consulté le : jj/mm/aaaa.
Informations générales | |
Port : | Buissonnant |
Croissance : | Lente à moyenne |
Grandeur moyenne : | 3 à 6 m |
Largeur moyenne : | 2 à 3 m |
Diamètre moyen : | 10 cm |
Espérance de vie : | Indéterminée |
Région d'origine : | États-Unis |
Feuilles | |
Type : | Caduques, composées-bipennées, alternes |
Caractéristiques : | Grandes; doublement ou triplement composées |
Longueur : | 80 à 160 cm |
Couleur : | Vert foncé |
Couleur d'automne : | Jaune-vert à rouge bronze |
Exposition | |
Ombre | Mi-ombre |
Soleil |
Fleurs | |
Saison : | Été |
Caractéristiques : | En panicules |
Couleur : | Blanc crème |
Période : | Floraison ayant lieu bien après la feuillaison |
Type d'ombre produit | |
Léger | Moyen |
Fort |
Fruits | |
Type : | Drupes |
Longueur : | 10 mm |
Couleur : | Noirs |
Saison : | Automne |
Utilités paysagères et territoriales | |
Arbre de rue | Contrôle de l'érosion |
Brise vent | Toit vert |
Haie | Massif |
Écran | Isolé |
Écorce | |
Apparence/jeune : | Lisse avec de petites épines |
Apparence/vieille : | Striée, rugueuse et très épineuse |
Couleur/jeune : | Brun-jaune |
Couleur/vieille : | Brun clair à brun-gris |
Résistance(s) | |
Cerf de Virginie | Rongeurs |
Maladies | Insectes |
Verglas | Vent |
Tolérance(s) | |
Chaleur extrême | Sécheresse |
Inondation | Sel de déglaçage |
Embruns salins | Compactage |
Pollution |
Zones de rusticité | |
1 | 2 |
3 | 4 (b) |
5 | 6 |
Attraits | |
Écorce décorative | Attire les oiseaux |
Fleurs décoratives | Attire les petits animaux |
Feuilles décoratives | Sonorité du feuillage |
Fruits décoratifs | Vertus médicinales |
Classification classique | |
Règne : | Plantae |
Sous-règne : | Tracheobionta |
Super-division : | Spermatophyta |
Division : | Magnoliophyta |
Classe : | Magnoliopsida |
Sous-classe : | Rosidae |
Ordre : | Apiales |
Famille : | Araliaceae |
Genre : | Aralia |
Espèce : | Aralia spinosa |
Indigène dans ces provinces et états : | |
USA : AL, AR, CT, DC, DE, FL, GA, IL, IN, KY, LA, MA, MD, ME, MO, MS, NC, NJ, NY, OH, OK, PA, RI, SC, TN, TX, VA, WV |
Espèce de début de succession, l'aralie épineuse prospère sur des sites perturbés. Aux États-Unis, on la trouve généralement dans les forêts ouvertes poussant à la fois sur les basses et hautes terres, c'est-à-dire à des altitudes comprises entre zéro et 500 mètres. À noter qu'une forêt dite ouverte est, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), une étendue boisée dont la couverture varie entre 10 et 40%. L'aralie épineuse est donc plutôt intolérante à l'ombre, elle qui pousse également dans les savanes nord-américaines, ainsi que dans les pocosins, ces « zone[s] humide[s] composée[s] de terres acides, de sable et de tourbe que l'on retrouve principalement le long de la côte de [la] Caroline du Nord » (Wikipédia, 2018). Ailleurs, aux États-Unis, on la voit souvent associée au platane occidental (platanus occidentalis) et au frêne rouge (fraxinus pennsylvanica). Il n'est pas rare de voir ces trois espèces coloniser des escarpements, des ravines - ces dépressions linéaires causées par le ruissellement et l'érosion qui s'ensuit - ou bien des bords de cours d'eau par exemple. Là où elle est spontanée, il est possible de noter sa présence au bord des routes rurales.
Le feu constitue un allier pour elle, puisque ses racines lui résistent et que celles-ci drageonnent vigoureusement après une quelconque perturbation de l'habitat. Ce mode de reproduction asexuée permet à l'aralie épineuse de produire des colonies clonales qui auront tôt fait de former des fourrés denses. Selon le Service des Forêts des États-Unis (USFS), cet arbrisseau épineux est particulièrement abondant dans les années qui suivent une coupe à blanc. Toujours selon la même instance, les observations ont démontré que les sous-bois non perturbés ne lui sont pas favorables et que, lorsque la canopée se referme, les populations tendent à perdre de la vigueur pour éventuellement disparaître (USDA FS, 1992).
L'optimum pour l'aralie épineuse correspond à une situation ensoleillée, mais abritée, car ses grandes feuilles découpées peuvent être endommagées par le vent (Missouri Botanical Garden, s.d.). Plusieurs sources mentionnent cependant qu'elle supporterait une exposition mi-ombragée. Cette espèce apprécie les sols profonds, humides, riches, organiques et bien drainés (Missouri Botanical Garden, s.d.). Un loam plutôt acide qui possède les caractéristiques énumérées précédemment est donc à privilégier pour la plantation de cette araliacée (famille du ginseng). Néanmoins, celle-ci peut croître dans des sols aux textures variées. Ainsi, les sols argileux, sableux ou rocheux peuvent également lui convenir (Missouri Botanical Garden, s.d.). De plus, elle tolère les inondations prolongées et un certain degré de sécheresse (University of Florida, 1993). Elle serait aussi tolérante face à divers polluants urbains et certaines conditions urbaines non spécifiées (University of Connecticut, s.d.).
Malgré la forte présence d'épines, les feuilles seraient broutées par les cerfs de Virginie (Lady Bird Johnson Wildflower Center, 2015). Il est probable que ces derniers ne consomment que les jeunes feuilles, lesquelles ne comportent que des épines souples et peu disuasives. Il n'y a pas de problèmes notoires d'insectes ou de maladies à signaler chez cette espèce qui, bien qu'intéressante, pourrait s'avérer invasive dans certains secteurs. La prudence est donc de mise pour ce qui est de sa plantation.